C’est Neutelings Riedijk Architects et l’agence nantaise ARS et leur projet de « Voyage des imaginaires » qui ont été retenus pour construire la future Cité des imaginaires, grand musée Jules Verne qui donnera une nouvelle vie au bâtiment « CAP 44 – Grands Moulins de Loire ». Un projet international et collectif qui laisse la part belle aux acteurs et actrices locaux, à la fois dans la conception, mais aussi dans la réalisation du chantier qui se veut exemplaire, avec plus de 95 % de matériaux revalorisés. D’ici 2028, le bâtiment dévoilera son nouveau visage, véritable passerelle entre le passé et le renouveau industriel du quartier du Bas-Chantenay.
Une minoterie du XIXe siècle
Vous connaissez forcément ce bâtiment. Au bord de la Loire, en face de la carrière Misery et du Jardin extraordinaire, ce grand rectangle n’a pas pu vous échapper. Mais, ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que derrière son bardage bleu et ses allures d’immeuble de bureaux qui datent d’un aménagement et d’une réhabilitation des années 1970, se cache une ancienne minoterie de du XIXe siècle construite selon un procédé révolutionnaire pour l’époque. En 1895, les Grands Moulins de Nantes s’installent face à la carrière Misery en bord de Loire, sur des quais qui accueillent alors une activité industrielle et navale florissante. C’est le premier bâtiment d’envergure construit en béton armé selon le procédé innovant développé par François Hennebique Nouvelle fenêtre.
Au cœur du renouveau industriel du Bas-Chantenay
Un squelette unique que le projet retenu pour la future Cité des imaginaires, grand musée Jules Verne permettra de redécouvrir. En effet, l’équipe Neutelings Riedijk Architects / ARS Architectes retenue pour son « voyage des imaginaires » propose de transformer le bâtiment en un repère dans le paysage urbain à l’entrée ouest de la ville à la croisée de tous les patrimoines nantais : naturel, végétal et fluvial en bord de Loire et de la Carrière Miséry, bâti et industriel avec l’héritage de la minoterie et la métamorphose en cours du quartier du Bas-Chantenay qui est en train de devenir l’épicentre du renouveau de l’écosystème maritime nantais Nouvelle fenêtre.
Un collectif d’actrices et d’acteurs locaux
Après 40 ans d’occupation tertiaire, le bâtiment est vidé dans les années 2010 et racheté par Nantes Métropole Aménagement ( Nouvelle fenêtreNMA) en 2018. À l’issue d’un dialogue compétitif de maîtrise d’œuvre lancé par NMA à l’automne 2022 les premières esquisses du projet retenu parmi 160 candidatures venues du monde entier ont été dévoilées à la mi-mai 2024. Le projet de « Voyage des imaginaires » qui a été retenu, est composé d’un collectif qui laisse la part belle aux savoir-faire du territoire. En effet, les néerlandais de Neutelings Riedijk Architects Nouvelle fenêtre se sont associés aux nantais de ARS Architectes, mais aussi à des partenaires locaux de l’économie sociale et solidaire (ESS) comme Artelia Nouvelle fenêtre ou Articonnex Nouvelle fenêtre.
La part belle au réemploi et à l’ESS
Car au-delà de redonner vie au bâtiment, l’ambition du projet retenu est d’être un chantier exemplaire à la fois en privilégiant la sobriété des matières et le réemploi. Si certains matériaux seront réutilisés dans le chantier, d’autres, comme par exemple les dalles de faux plafond ou des équipements sanitaires prendront place dans une nouvelle école à Nantes Sud. Un appel à manifestation d’intérêt a également été diffusé auprès des structures locales de l’ESS pour des dons de matériaux. La mise en œuvre du réemploi, associée à une stratégie forte en matière de recyclage, permet d’envisager un taux de revalorisation des matériaux de plus de 95%.
Ouverture à l’automne 2028
In fine, la future Cité des imaginaires se développera sur environ 5 100 m². Toute une partie du rez-de-chaussée sera transformée en grand jardin, un espace ouvert et transparent dans lequel la structure en béton Hennebique sera préservée et valorisée. On trouvera aussi une agora, un café, des espaces de création et d’exposition, une médiathèque et bien sur, au 3e étage, le grand musée Jules Verne. Sur le toit, une terrasse belvédère sera accessible à toutes et tous. Les travaux doivent durer jusqu’à l’automne 2028.
Crédit image : © Neutelings Riedijk Architects.