Le Domaine de Mazerolles a été repris en 2007 par l’actuel propriétaire, Pierre HOFLACK. Avec l’obtention du Wildlife Estate Label, le site s’est largement développé en proposant des activités durables telles que de l’éco-tourisme avec des hébergements insolites, de l’éducation à l’environnement, des balades en bateau électrique… L’enjeu d’une telle démarche est de concilier protection de sites naturels et activités économiques durables, où l’activité humaine s’adapte au territoire.
L’intention initiale
Pourquoi avoir lancé cette action à l’origine ? Quelle était votre intention initiale ? Vos objectifs ?
Le propriétaire souhaitait obtenir le label européen Wildlife Estate Label Nouvelle fenêtre parce qu’il correspondait aux valeurs qu’il porte : faire cohabiter l’Homme sur une zone humide naturelle protégée.
L’enjeu lié à cette labellisation est surtout de « faire vivre » une zone Natura 2000 (site extrêmement protégé) avec des activités économiques durables. L’objectif des deux gestionnaires est donc de mettre en place une activité durable alliant économie (agroécologie, écotourisme…) et préservation de l’espace naturel.
« Le but du domaine de Mazerolles est de prouver qu’une zone Natura 2000 n’est pas une zone à mettre sous cloche, mais une zone qui doit s’ouvrir aux diverses activités économiques. »
Transcription textuelle
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bienvenue aujourd’hui on vous emmène au
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domaine de mazerolles un domaine en
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pleine nature entre sucé-sur-erdre petit
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marais saint marc de d’isère allez venez
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on y va
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je m’appelle pierre plaques je gère avec
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mon ami jean gilles brial en domaine de
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mazerolles qui exploite 650 hectares
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dans le marais en ligué 2 madrolle
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nous avons repris la gestion du marais
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il ya une dizaine d’années et nous y
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sommes mis en place des activités
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durables
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on a commencé par l’agro écologie parce
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que pour faire vivre une zone humide
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il faut ouvrir le mieux maintenir un
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milieu ouvert donc on a un troupeau de
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vaches nantaises on doit avoir 160
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vaches nantaises ont fait de la
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pisciculture et ont fait de l’aviculture
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nous sommes mais ici c’est un site
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natura 2000 donc l’idée générale c’est
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de de maintenir ce site en état et de
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permettre au public de venir voir
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comment fonctionne une zone humide et
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donc on a mis en place un observatoire
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on a mis en place des quotas pour
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s’immerger dans le milieu on a investi
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sur un bateau électrique pour faire des
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promenades découvrir la nature sont des
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rendements sans bruit là on a commencé
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un chemin de l’interprétation pour
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pouvoir accueillir des écoles dans de
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bonnes conditions pour montrer aux
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enfants le fonctionnement de la nature
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et comment les différents cycles de vie
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qui s’enchaînent
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les zones humides c’est quelque chose
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d’important des ce qu’on voulait
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transmettre sa expliquer aux gens les
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invités à venir nous voir pour leur
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expliquer le fonctionnement des zones
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humides voilà notre balade au domaine de
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mazerolles se termine ici on retiendra
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surtout les balades en bateau électrique
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sur l’erdre les quotas finlandais qui
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flottent au milieu du marais de
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mazerolles et un site écotouristique où
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l’homme a trouvé sa juste place
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allez à bientôt
La mise en œuvre
Comment vous y êtes vous pris pour mettre en œuvre cette action ? Quelles étapes ?
Afin d’obtenir le label Wildlife Estate Label, les gestionnaires ont d’abord adhéré à la charte de Wildlife Estate Label. Une telle adhésion permet de signifier son engagement dans la mise en œuvre des pratiques durables sur son territoire (10 engagements liés à la philosophie de Territoires de faune sauvage).
Adhérer à la charte constitue la première étape pour obtenir la labélisation : les gestionnaires ont mis 2 ans pour préparer leur candidature. Pour être labellisé, ils ont fourni un dossier de candidature avec l’aide de la Fédération Nationale des Chasseurs.
Afin d’être labellisé, il faut répondre à un certain nombre de critères :
- Proposer des activités culturelles et socioéconomiques sur le site
- Gérer durablement les espèces et les habitats
- Communiquer et valoriser des actions liées à la conservation de la nature
Une fois le dossier accepté, les propriétaires labellisés ont été mis en réseau (5 territoires labellisés en France sur 134 territoires européens), via des clubs de propriétaires labellisés, et peuvent ainsi échanger sur les bonnes pratiques développées sur leurs sites respectifs.
Les moyens
Sur quoi vous êtes vous appuyés ? Quels moyens ont été nécessaires (ressources, aide d’un autre acteur, indicateurs, territorial, référentiel, autre)
La mise en œuvre d’un éco-tourisme durable est le fruit d’un investissement personnel des propriétaires du site.
Ces derniers ont reçu l’appui de la Fédération Nationale de la Chasse, notamment pour la constitution du dossier de candidature au Label Wildlife Estate.
Ensuite, afin de développer une activité touristique sur le domaine (installation de kotas finlandais pour proposer une offre d’hébergements), les propriétaires ont participé à l’appel à projets éco-touristique innovant de la Loire Atlantique.
Le personnel engagé est sensibilisé et réceptif à la démarche durable du domaine.
Les résultats
Et finalement, qu’est-ce que ça a apporté à l’entreprise ? Quels résultats avez-vous obtenus (économiques ou autres) ?
La labellisation WildLife Estate permet :
- une ouverture sur l’Europe
- une mise en réseau des sites labellisé pour initier des échanges sur les bonnes pratiques de leurs confrères européens et d’avoir de nouvelles idées liées à l’éco-tourisme.
A l’échelle locale, obtenir le label WildLife Estate assoit la volonté de développer une activité économique durable sur un site naturel en zone humide, dont le but est de « le laisser en état ».
Ainsi, depuis la labellisation, l’éco-tourisme durable continue son essor avec le développement d’une offre touristique durable :
- proposition d’offre d’hébergement insolite (cabanes flottantes),
- achat d’un bateau électrique afin de proposer des balades pour les scolaires et les individuels,
- aménagements permettant la découverte pédagogique de la nature pour les enfants,
- partenariat avec la Ligue de protection des Oiseaux pour réaliser des sorties ornithologiques sur site…
Parallèlement, d’autres activités existent et se développent dans le cadre d’une activité globale :
- avec des agriculteurs locaux : élevage de vaches nantaises, pisciculture, apiculture, gestion des espèces invasives ;
- partenariat avec le centre équestre de Mazerolles pour la constitution d’offres « globales » comprenant hébergement et activités de loisirs ;
- fabrication de produits directement vendus localement ou aux clients du site.
Les facteurs clés de succès / écueils à éviter
Aujourd’hui, si quelqu’un veut appliquer cette pratique dans son entreprise, que lui conseillerez-vous ? À faire ou à éviter…
Selon les gestionnaires du Domaine de Mazerolles, il est important d’être ouvert :
- sur son territoire : partenariat avec des agriculteurs, des acteurs de l’économie locale…
- sur le monde en général : mise en réseau au niveau européen des gestionnaires de sites labelisés Wildlife Estate…
Cette ouverture permet notamment de créer des échanges sur les bonnes pratiques de leurs confrères européens et d’avoir de nouvelles idées liées à l’éco-tourisme.
Il est donc très important pour eux de se remettre en question en permanence, notamment dans le but d’innover dans le respect des valeurs défendues et portées par les gestionnaires du site.