L’Atelier moins mais mieux est un atelier nantais de design, de conception et fabrication de solutions d’aménagement pour les professionnels (ESS, associations, entreprises engagées). Engagé pour la transition sociale et écologique, l’Atelier propose des solutions sur mesure, résilientes et favorisant l’autonomie. Les deux fondateurs travaillent en coopérative via l’Ouvre-Boites depuis 2019, un choix aligné avec leurs valeurs, et avantageux au quotidien.
L’intention initiale :
Dès la conception du projet, les deux créateurs de l’Atelier moins mais mieux avaient décidé de travailler en Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE). Deux raisons ont motivé leur choix :
- Être alignés avec les valeurs prônées par les deux créateurs et s’inscrire dans le secteur de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire).
- Travailler en CAE permet de mutualiser un certain nombre d’activités liées à la gestion d’une entreprise. En tant que gérants de l’Atelier, de nombreuses missions s’ajoutent au métier de designer et artisan (relation client, communication, gestion et comptabilité…).
La mise en œuvre & les moyens :
En 2017, l’Ouvre-Boites était la principale CAE du territoire nantais. L’approche généraliste de cette CAE permet la complémentarité avec les autres membres de la coopérative, atout pour les designers.
Avant d’être associés à l’Ouvre-Boites, les designers ont suivi le parcours suivant :
- Participation à une réunion d’information collective pour comprendre le fonctionnement de la CAE et l’adéquation avec le projet de création d’activité.
- Diagnostic individuel de la situation via la réalisation d’un premier rendez-vous individualisé. Cette étape permet d’affiner la maturité du projet, l’adéquation entre la CAE et les porteurs de projet. Les points d’attention de l’Atelier concernaient notamment le volet assurantiel en lien avec le projet, ainsi que l’adéquation avec les valeurs de la coopérative.
- Intégration au sein de la CAE et période de test de l’activité via la signature d’un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) pour développer le projet. Cette étape permet de débuter l’activité en faisant entrer la trésorerie (sans se verser de salaire), de suivre des formations avec les nouveaux entrants, participer aux ateliers et aux moments conviviaux de la coopérative.
- Salariat au sein de la CAE : Au bout de quelques mois, le projet étant viable économiquement, les designers ont signé le contrat d’entrepreneur·e salarié·e associé·e (CESA), contrat de travail similaire à un CDI. Les porteurs de projets commencent à se rémunérer et disposent d’un accompagnement individuel et collectif adapté à leurs besoins.
- Accès au sociétariat : la troisième année, les porteurs de projets sont devenus sociétaires. Ce statut permet de prendre part au capital, de participer aux assemblées générales et contribuer aux prises de décisions stratégiques de la coopérative. Les porteurs de projet peuvent quitter le sociétariat à tout moment. C’est un gage qui assure l’investissement des sociétaires au sein de la coopérative, permettant notamment de ne pas tomber dans le portage salarial.
Les résultats :
- Alignement avec les valeurs des deux créateurs de l’Atelier. Travailler en CAE permet de faire vivre les valeurs de travail collectif, de convivialité et de coopération.
- Appui sur les questions juridiques, comptables et fiscales.
- Accompagnement individuel et collectif en lien avec le projet de l’Atelier.
- Mutualisation des moyens et mise en commun. Par exemple, l’Atelier répond à des appels d’offres au nom de la coopérative. Ceci est plus intéressant pour les collectivités de sélectionner un collectif.
- Mise en réseau : la coopérative Ouvre-Boites compte 250 entrepreneur∙es salariés∙ées ou associés∙ées. La mise en réseau est très utile lors du lancement de l’activité pour se faire connaitre et appréhender l’écosystème territorial.
- Création d’activité et cooptation : l’Atelier est promu grâce à la coopérative aujourd’hui et permet d’être apporteur d’affaires.
- Indépendance sur les choix stratégiques, tout en ayant la sécurité du statut de salarié qui permet de s’inscrire dans les dispositifs de solidarité nationale (sécurité sociale, assurance chômage, retraite, maladie…). Pour autant, il faut préciser que les designers n’ont pas de sécurité par rapport à la pérennité de l’activité : si n’a plus d’activité économiques, ils ne seront plus employés, mais pourront avoir accès à l’assurance chômage.
Les facteurs clés de succès et écueils à éviter :
- Alignement avec les valeurs
- Choix de la CAE en fonction de son activité
- Le contrat CAPE est cumulable avec l’allocation chômage, ce qui facilite le lancement de l’activité.