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L’Atelier Ligérien : un artisanat alliant réemploi et circuits courts

Bonnes pratiques • Environnement • Artisanat
Atelier ligérien 2(1) bonne pratique

Erwan Le Meur, artisan de « L’atelier Ligérien Nouvelle fenêtre« , incarne une démarche d’entreprise ancrée dans le réemploi et l’économie circulaire, alliant écologie et ancrage territorial.

L’Intention initiale

Ancien paysagiste concepteur, Erwan Le Meur a lancé son activité d’artisan ébéniste avec une forte sensibilité à l’écologie et à l’impact territorial des entreprises. Son objectif principal était de créer une entreprise dont le rayonnement serait concentré sur la métropole nantaise, afin de limiter les déplacements pour les clients et les fournisseurs. Il privilégie également des modes de déplacement doux.

Face à l’utilisation courante de matériaux jetables dans son métier, il a cherché des solutions durables pour avoir un impact réduit. Il s’est naturellement tourné vers le réemploi et les matériaux anti-gaspi pour réaliser les projets de ses clients, particuliers ou professionnels.

Les mise en œuvre et les moyens

Erwan travaille seul et a choisi une structure coopérative, L’ouvre boites 44, pour l’accompagner dans la création et le développement de son activité. Sa démarche de réemploi s’est mise en place « naturellement », en s’appuyant sur :

  • Des partenariats structurants : Il loue un établi et achète du bois de réemploi à Gueules de bois (atelier partagé dédié au travail du bois. L’association collecte et propose du bois d’entreprises locales). Il fait également appel au réseau ArtiConnex pour la quincaillerie et le contreplaqué de réemploi. La part de matériaux réemployés varie, pouvant atteindre 90-95% sur certains projets, et en moyenne 50-60%.
  • Un sourcing local et raisonné : Si le réemploi ne suffit pas (les gisements de Gueules de bois étant souvent de petits volumes), il se tourne vers des scieries françaises, le plus localement possible (Bretagne).

Une forte pédagogie client : Il propose systématiquement le réemploi à ses clients (principalement des particuliers), mais doit expliquer le cycle de vie des matériaux et rassurer sur l’esthétique et la qualité finale pour lever les a priori. Ses aménagements sont conçus pour être durables et facilement remplaçables.

Les résultats

Des résultats économiques positifs : les matériaux de réemploi coûtant moins cher que du neuf, sont intéressants en matière d’économie de projet. Ils permettent en effet de mieux s’inscrire dans le budget des clients.

Retours clients très positifs : Les clients sont très satisfaits et impressionnés par la qualité du rendu final, qui « ressemble à du neuf » malgré leurs a priori initiaux. En effet, certains clients pensent que le réemploi est moins esthétique. Mais avec un travail de la matière et de bonnes finitions, le rendu s’apparente à du « neuf ».

Légitimité personnelle et impact territorial : Cette approche permet à Erwan Le Meur de se sentir légitime par rapport à son éthique et de participer activement à l’économie circulaire. Il concilie ainsi écologie, pérennité financière et ancrage territorial, refusant d’exporter ce qui peut être fait localement.

« Je ne souhaite pas exporter ce que je fais à l’autre bout du monde, car à l’autre bout du monde il y a forcément quelqu’un qui peut faire la même chose que moi. J’ai vraiment envie de rester proche de mes fournisseurs et mes clients. »

Les facteurs clés de succès et écueils à éviter

Facteurs clés de succès :

  • Pédagogie active auprès des clients : Expliquer l’origine, le cycle de vie, le prix et montrer des exemples concrets pour rassurer sur l’esthétique.
  • S’informer sur la filière et les fournisseurs : Connaître l’origine des matériaux et raconter leur « histoire de réemploi » pour crédibiliser la démarche.
  • S’appuyer sur les acteurs territoriaux : Collaborer avec des réseaux comme ArtiConnex et Gueules de bois qui connaissent les initiatives locales et peuvent offrir des conseils précieux (matériaux, expérience d’utilisation, approvisionnements…).

Écueils à éviter :

  • Ne pas sous-estimer le temps de travail nécessaire en amont : La recherche, la prospection et la préparation des matériaux de réemploi demandent un temps qui doit être intégré dans la facturation, même si la matière première est moins chère.
  • Ne pas promettre systématiquement un coût inférieur au neuf : Le temps de travail supplémentaire compense souvent le prix réduit du matériau.
  • Gérer les attentes esthétiques et les défauts visuels : Certains clients peuvent refuser des matériaux présentant des imperfections. Il faut s’assurer que les défauts n’affectent pas la solidité de l’ouvrage et gérer les attentes du client.