Revolte est le premier « e-garage », dédié à la réparation de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Son ambition : lutter contre l’obsolescence programmée et faire durer les véhicules le plus longtemps possible pour limiter leur impact sur l’environnement.
L’intention initiale
Plus d’un million de véhicules électriques et hybrides rechargeables circulent sur les routes de France.** Après avoir échangé avec des clients, des garagistes et des experts du domaine, Raphäel Daguet, Lucas Mesquita et Alexis Marcadet (tous trois cofondateurs de Revolte) se sont aperçus que le service après-vente était très en retard pour les véhicules électriques. Ils ont alors décidé d’ouvrir le premier « e-garage » de France, à Carquefou en octobre 2022.
Aujourd’hui, lorsqu’une voiture électrique n’est plus sous garantie constructeur, les frais de réparation sont énormes pour les clients, qui sont parfois contraints de mettre leur véhicule à la casse pour des raisons financières. Une aberration écologique, quand on sait qu’un véhicule électrique pollue plus qu’un véhicule thermique lors de sa production.
L’objectif de Revolte : lutter contre l’obsolescence programmée des véhicules électriques et hybrides en allongeant leur durée de vie. Comment ? En proposant la détection précise de la panne et la réparation des composants défectueux. Autrement dit, changer uniquement la pièce défectueuse plutôt qu’un ensemble de pièces électroniques et ne pas remplacer uniquement par du neuf. Contrairement à ce qui est pratiqué par les constructeurs actuellement. Par exemple, reconditionner les batteries.
Résultat : c’est moins onéreux pour le client, plus vertueux pour l’environnement et plus cohérent.
Revolte souhaite également faciliter le « réparer soi-même » en proposant aux utilisateurs de véhicules électriques une documentation en open source, toujours dans cet objectif de « pérennité programmée ».
**Source : Observatoire Avere France, 2023.
La mise en œuvre & les moyens
Pour commencer, les trois cofondateurs ont constitué une équipe de 7 associés experts (batterie, opérations, marketing et communication…). L’idée était de constituer une équipe à même de répondre à toutes les problématiques complexes à traiter.
L’équipe a ensuite levé des fonds pour ouvrir son premier garage vitrine. L’ambition de Revolte est d’ouvrir d’autres e-garages dans toute la France. Contre toute attente, l’équipe n’a pas eu besoin de beaucoup communiquer : le bouche-à-oreille et quelques articles de presse ont permis de les faire connaitre rapidement.
Un garage dédié aux véhicules électriques est très différent d’un garage classique. Ouvrir un e-garage nécessite une habilitation, des équipements et outils différents, et notamment une mise en sécurité spécifique des véhicules pour éviter tout choc électrique.
Le garage se présente comme un laboratoire, le « LabWatt » : les électroniciens décèlent la panne pour remplacer uniquement le plus petit composant à réparer. Ils rajoutent à leur catalogue les nouvelles réparations de pannes qu’ils découvrent au fil de l’eau.
Création d’une formation dédiée
A l’heure actuelle, aucune formation de e-mécanicien ne répond au niveau d’exigence et d’expertise requis par les cofondateurs de Revolte. Ils ont donc décidé de créer leur propre parcours de formation afin d’étoffer leur équipe. Cette formation est également ouverte aux garages externes, pour permettre à tout l’écosystème de monter en compétences pour aller plus loin sur le territoire. La première session de formation a eu lieu en juillet 2023.
Les résultats
- Revolte est passé de 3 salariés à temps plein à 20 en un an. Ce qui atteste d’une réelle demande en matière de réparation de véhicules électriques sur le territoire.
- Réparer les véhicules électriques, en remplaçant uniquement le composant responsable de la panne permet de réduire l’impact écologique du véhicule en allongeant sa durée de vie, et de réduire drastiquement le coût pour l’utilisateur. In fine, cela permet de lutter contre l’obsolescence programmée des véhicules en proposant une alternative aux offres de reprise, en cohérence avec une démarche globale de réduction de son impact et de sa consommation. Plus une voiture électrique roule longtemps, et plus elle devient vertueuse.
- Revolte a également créé son association « Le Club des Revoltés » afin de sensibiliser les usagers à la lutte contre l’obsolescence programmée.
Les facteurs clés de succès
- Ne pas minimiser l’importance de l’équipe fondatrice. Plus le projet est ambitieux et complexe, plus il est risqué de démarrer seul : il faut savoir bien s’entourer.
- Se faire conseiller : comme dans tout projet de start-up, une fois l’équipe constituée, il est essentiel d’obtenir des conseils d’experts du métier pour guider l’entreprise et obtenir un regard extérieur (milieu de la batterie, des réseaux, des concessions).
- Tester rapidement le marché. L’équipe de Revolte a commencé à réparer des voitures électriques en sous-location dans un garage en janvier 2022.
- Garder une relation forte avec ses premiers clients, pour en faire des ambassadeurs.
- Sensibiliser la clientèle à la réduction de la consommation : dans cette logique de « pérennité programmée » il faut accepter les marques du temps sur nos automobiles, moins d’autonomie, quelques égratignures. En revanche, l’essentiel doit être préservé : la batterie, l’électronique, la traction, la sécurité.
Témoignage d’un client :
« J’avais une voiture électrique en panne et bonne pour la casse selon la concession car il fallait remplacer le pack batteries. Grâce à Revolte une seule cellule a été remplacée et la voiture fonctionne à nouveau. »