L’édition 2023 du Web2day a été un succès. L’événement a confirmé le dynamisme de l’écosystème numérique nantais. Avec une majorité de femmes, parmi les 220 intervenants et les intervenantes, il pose aussi la question de la place des femmes au sein de cette filière. Deux d’entre elles nous racontent leur parcours : Alisée Nollevalle, ingénieure d’étude en développement chez Niji après une reconversion professionnelle et Pauline Bruneteau, étudiante et co-porteuse du projet PassiFlora, une appli d’aide et d’accompagnement pour lutter contre la phobie scolaire en lice pour la finale des « Coups de Cœur #FemmesduNumérique » de La Poste.
Un événement qui questionne le numérique
En choisissant d’être plus qu’un simple rassemblement de professionnels et de professionnelles et en ouvrant son programme aux enjeux et aux questionnements liés à l’avenir de la filière numérique, le Web2day Nouvelle fenêtre tient une place à part dans le monde de la tech. L’édition 2023 a tenu ses promesses en réunissant 10 242 participantes et participants, 80 partenaires et 220 intervenantes et intervenants. Parmi les enjeux du numérique, l’accès à ses métiers et la place des femmes occupent une place importante. Si en façade, et aux commandes de nombreuses start-ups innovantes ont retrouvé de plus en plus de femmes, qu’en est-il lorsqu’on souhaite se lancer avec une idée ou trouver un job lorsqu’on n’est pas passé par une école ou une formation spécifique ?
Une appli pour lutter contre la phobie scolaire
Pauline Bruneteau est étudiante en troisième année de design d’interface (UX/UI) à l’Ecole de Design. Avec Mathilde Bumbolo-Guéguen, également étudiante en troisième année, mais de Psychologie à l’Université de Nantes, elles développent PassiFlora Nouvelle fenêtre, une application pour accompagner les enfants, les parents et les établissements scolaires dans la lutte contre la phobie scolaire. Elle-même victime de phobie scolaire au lycée, Pauline voulait depuis longtemps aider celles et ceux qui traversent cette épreuve. C’est en participant, via son cursus, au programme d’entrainement à l’entrepreneuriat Les entrep’ Nouvelle fenêtre, que l’idée de créer une application lui vient. « Je suis depuis longtemps attirée par l’entrepreneuriat. Ce programme nous a permis, à travers des workshops, de débuter le développement de PassiFlora ». Les deux étudiantes entrepreneures remportent le trophée régional de fin de programme. Boostées par le prix, elles poursuivent le développement de leur appli. Elles sont accompagnées par le réseau Pépite Nouvelle fenêtre. « Localement, le réseau est très dynamique pour l’entrepreneuriat étudiant », se félicite Pauline. Elle est en revanche moins enthousiaste sur la facilité d’accès à l’écosystème numérique ou au monde de l’entreprise : « Quand on est une femme, qui plus est de 21 ans, on vous traite parfois comme si vous ne saviez rien ».
Un prix régional et en lice pour un prix national
Cela n’a pas empêché les deux créatrices de PassiFlora de participer à la 5e édition du concours « Coups de Cœur #FemmesduNumérique » Nouvelle fenêtre de La Poste. Ce concours, qui vise à valoriser la place et la capacité d’innovation des femmes dans le numérique, récompense dans un premier temps un projet par région. Et c’est pendant la dernière édition du Web2day que Pauline Bruneteau et Mathide Bumbolo-Guéguen ont pu pitcher leur projet et remporter le trophée régional. « Les 2 000 € de prix vont nous permettre de financer le logiciel qui nous sert à développer l’appli, et la visibilité apportée par le groupe La Poste est un vrai plus », se réjouit Pauline. Aujourd’hui, PassiFlora est en lice pour le trophée national dont le résultat sera connu le 15 juin 2023 lors du salon Vivatech Nouvelle fenêtre à Paris. Vous pouvez d’ailleurs soutenir Pauline et Mathilde en votant en ligne pour elles jusqu’au 14 juin minuit Nouvelle fenêtre.
Des formations sur-mesure pour les besoins des entreprises
Pas de pitch au Web2day pour Alisée Nollevalle, mais un sacré parcours professionnel. Après son bac, elle entame des études de droit, mais ça ne lui convient pas. Elle décide alors de travailler dans le commerce. « J’ai travaillé en rayon, à la livraison, et en charcuterie », précise Alisée. À ce moment, elle est attirée par la cuisine. Elle part en Angleterre via le programme Erasmus +, mais malade, elle doit rentrer en France et abandonner la cuisine. « À ce moment-là, le code a été une évidence », se souvient Alisée. Elle frappe aux portes de plusieurs formations, mais n’arrive pas à trouver un employeur qui accepte de la prendre en alternance. « C’est beaucoup plus difficile lorsqu’on n’a pas fait des études spécifiques ou que l’on n’est pas dans un réseau ». Accompagnée par Pôle emploi, Alisée Nollevalle découvre Invest in digital people Nouvelle fenêtre d’Adn Ouest. Ce dispositif permet de mettre en place une POEI (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle) Nouvelle fenêtre pour bien cibler les besoins de chaque entreprise et de chaque poste. C’est dans ce cadre-là qu’elle participe à plusieurs job datings où des entreprises peuvent pré-embaucher une personne avant sa formation. Formation qu’Alisée fera à Centrale Nantes avant d’être embauchée par Niji Nouvelle fenêtre.
Oser la reconversion et oser le numérique quand on est une femme
De son expérience, Alisée retient deux choses : « Beaucoup de personnes n’osent pas se reconvertir, notamment dans des filières comme le numérique qui peuvent paraître difficiles d’accès de prime abord, alors que ce n’est pas toujours le cas. En revanche, ce qui est une réalité c’est que beaucoup de métiers du numérique ont l’image d’être des métiers d’hommes. Une image entretenue par la présence, encore aujourd’hui, d’a priori et de sexisme dans la tech. Une bonne raison d’y faire sa place pour continuer à faire évoluer les choses. »