L’Union nantaise du commerce de détail (Unacod), est une fédération qui rassemble 55 associations et représente 900 commerçants et commerçantes des différents quartiers de Nantes (hors centre-ville). Alors que la saison estivale s’achève, Jérôme Caillé et Sophie Binio, respectivement président de l’Unacod et coordinatrice, partagent avec nous un petit état des lieux du commerce nantais et évoquent les projets de la fédération, notamment avec la Métropole.
Jérôme Caillé, vous êtes le nouveau Président de l’UNACOD, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous et votre parcours ?
« J’ai 48 ans et je suis nantais d’origine. Actuellement, je suis co-gérant de l’enseigne Un Hair Naturel avec 6 salons de coiffure précurseurs en coloration végétale depuis 15 ans.
J’ai pris des responsabilités dans plusieurs associations de commerçants au sein de l’UNACOD depuis une dizaine d’année et intégré le bureau de l’UNACOD il y a 3 ans. Nouvellement élu à la présidence depuis avril, j’ai à cœur de défendre le commerce de proximité et contribuer au dynamisme de nos différents quartiers. »
Quel est le bilan de la saison estivale 2023 ?
« C’est un bilan en demi-teinte. Loin d’être catastrophique, la saison n’a pas non plus été extraordinaire. Même s’il y a eu beaucoup de monde dans les rues, les habitudes de consommation des gens ont changé ; les budgets sont plus serrés et on dépense moins ou différemment. Si on prend l’exemple de la restauration, les crêperies ont eu plus de succès que certains restaurants traditionnels car leur offre est souvent plus abordable. L’autre constat de l’été, c’est la difficulté, pour certains quartiers en dehors du centre-ville, à attirer du monde. »
Et d’une façon plus globale, quel est l’état du commerce à Nantes ?
« Certains secteurs se portent plutôt bien, notamment l’alimentaire. Mais d’une façon générale, nous sommes dans une situation de tension. Entre les changements de mode de consommation, le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) post Covid, l’augmentation du prix des matières premières et la hausse du coût de l’énergie, beaucoup de commerçants et de commerçantes vivent dans la crainte de voir leur activité diminuer ou carrément s’arrêter. Certains secteurs, notamment le bio et la vente en vrac connaissent de vraies difficultés dans les quartiers périphériques. À cela viennent s’ajouter les problèmes de recrutement qui touchent tous les secteurs d’activité et l’extension du stationnement payant qui risque d’avoir des répercussions sur le commerce. »
Quels sont les projets de l’Unacod pour continuer à soutenir le commerce et l’artisanat ?
« L’Unacod Nouvelle fenêtre travaille avec Nantes Métropole et les associations qu’elle représente à améliorer la visibilité des différents quartiers. Un travail sur la signalétique devrait être réalisé, pour mieux identifier les quartiers et leurs activités. Nous souhaitons que l’aménagement urbain soit revu et amélioré dans certains quartiers et que les commerçants et les commerçantes soient davantage impliqués. Nous sommes également partie prenante du projet de la ville du ¼ d’heure Nouvelle fenêtre porté par la Métropole. C’est notre feuille de route pour les années à venir, avec la volonté de participer à sa mise en œuvre à l’échelle des quartiers. Côté recrutement, nous travaillons avec des établissements scolaires et nous participons à des forums et à des salons pour faire découvrir nos métiers aux jeunes et faire connaître les opportunités, notamment en terme d’apprentissage. Nous avons aussi un partenariat avec l’ATDEC Nouvelle fenêtre sur le parcours découverte des métiers. Côté animation, nous travaillons, entre autre, avec le VAN Nouvelle fenêtre sur de nouveaux projets pour favoriser la découverte des quartiers. »